Créée le 16 juillet 1881 par Marcellin Landrevie, imprimeur à Saint-Junien, "l'Abeille" n'a cessé de paraître, sans interruption, jusqu'à nos jours et ce, en dépit de nombreux changements de formule.Sous son titre originel, "l'Abeille de Saint-Junien" s'inscrivait dans le panel des publications locales de la IIIème République. Cette feuille hebdomadaire de quatre pages s'adressait à un large public dont les centres d'intérêt étaient essentiellement locaux : fêtes, manifestations, grands événements de la vie sociale, faits divers, état-civil de la semaine écoulée, arrêtés municipaux, romans populaires publiés sous la forme de feuilletons constituaient alors l'armature du journal.En 1923, Eugène Villoutreix succède à son beau-père à la tête de "l'Abeille". Entre-temps, sans subir de changement majeur, la feuille s'est étoffée de quelques articles de fond (sur la situation internationale, la conjoncture économique, etc.) qui contribuent à la situer dans un monde en mouvement.La Seconde guerre mondiale et l'Occupation constituent une cassure dans la vie du journal : soumis à la censure de temps de guerre, puis à celle de Vichy, il continue néanmoins à paraître, sous l'étroit contrôle des autorités. A la libération de Saint-Junien, l'Abeille devient l'organe hebdomadaire du Comité Local de Libération sous le titre de Délivrance (2 sept. 1944), embryon de la nouvelle formule dont Martial Pascaud fut directeur de publication jusqu'à sa mort, en 1980, et qu'il contribua à enraciner dans les idéaux issus de la Résistance.L'ultime changement eut lieu en 1989, date à laquelle Pierre Villoutreix, son directeur, redonna à Délivrance une partie de son titre d'origine en la rebaptisant La Nouvelle Abeille de Saint-JunienMiroir de la vie locale, l'Abeille véhicule donc la mémoire imprimée de plus d'un siècle et constitue une mine d'informations pour les chercheurs, tant dans le domaine de l'histoire à l'échelle de la commune que dans celui des mentalités.