Le territoire du département de Maine-et-Loire fut le théâtre, durant la Révolution, d'affrontements meurtriers prenant la forme, au sud de la Loire, d'une véritable guerre opposant, entre 1793 et 1795 principalement, les défenseurs du régime monarchique aux armées de la Révolution. Ces guerres, au nombre de cinq successivement jusqu'en 1815, sont communément appelées guerres de Vendée. Au nord de la Loire, des combats plus sporadiques, mais également violents, se livraient pour la même cause, que l'histoire retient sous le nom de Chouannerie.Après la Restauration en 1814, des dispositions intervinrent à la demande des chefs chouans survivants et notamment du général d'Autichamp pour indemniser les soldats ayant combattu dans les armées défendant la cause de la monarchie, qui n'émargeaient pas sur les rôles officiels des pensions et secours des armées. Ainsi, par ordonnance du 14 août 1814, est-il décidé que les soldats de ces armées ayant subi des blessures graves, leurs veuves ou les femmes ayant perdu des enfants pour faits de guerre, pouvaient solliciter une indemnisation qui pourrait prendre la forme soit d'un versement d'indemnité ponctuelle, soit d’une pension viagère. Une commission fut constituée sous la présidence du préfet de département, qui comportait des représentants des armées, ainsi que des officiers de santé chargés de vérifier la véracité des dommages allégués.L'ensemble des dossiers constitués en vue de ces indemnisations, au nombre de 8000, ont été conservés. Leur contenu comporte, outre la lettre de demande, différents documents attestant de la situation du demandeur tels que extraits d'état-civil, états des services rendus, certificat du maire de la commune et de personnes se portant garant, état des ressources. Ils représentent une source de premiers plan pour l'histoire des familles, mais aussi pour l'histoire de la Révolution.